Journal de télémédecine
Par Toll Antheaum, le 22 août 2019.Voir les publications de cet auteur
Ce journal, en partant des dates les plus récentes, livre les réflexions, les épisodes et les événements qui ont accompagné la première expédition d'exercice de la télémédecine sur un autre territoire que mon département de base (respectivement Dordogne et Haute-Loire).
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J 23 : L'éditorialiste du Journal Municipal n'a pas eu besoin d'une longue conversation pour rédiger son article ; il avait été informé par les media de l'état de la psychiatrie : son délabrement dans les grandes institutions - et de l'état de la médecine en générale (lorsque j'entends sur mon répondeur des appels à la recherche de généraliste, de psychiatre, de n'importe quel médecin.. il n'y a plus de médecin). Dans ces deux domaines réponses et réflexions ne sont pas compliquées. Il y a en effet une crise désolante ; elle n'était pas imprévisible. On commence à percevoir la maladie mentale des dirigeants, mais ce n'est pas faute de savoir qui est responsable ; c'est plutôt un embarras collectif de l'adaptation. S'il n'y a plus de médecins, c'est parce qu'il faut s'adapter à une télémédecine. S'il n'y a pas de bonne psychiatrie, c'est parce que son adaptation a été interdite. Pour revenir sur cette interdiction, il convient de se reporter aux années 70-72 ; nous étions dans le post-68, abasourdis et fort peu capables de comprendre que les événements de mai avaient marqué une véritable révolution.
On minimise encore l'importance de ce qui a eu cours et qu'on décrit souvent comme un feu de paille ; mais "1968" a été un véritable tournant d'une transformation qu'on tremble encore à imaginer. Cependant, si nous regardons avec une vue claire, il est apparent que les années qui suivirent voyaient fleurir une nouvelle civilisation, pensée, médecine, société. On cite Laing, Guattari, Deleuze, Foucault.. et leur annonce sur quoi, de l'ère nouvelle prononcée, aussitôt le rabat, la censure, fermeture et interdiction s'abattirent. Des ténèbres se sont alors constitués dans lesquels nous heurtons les arêtes à présent. C'est affligeant mais simple aussi : on peut toujours se rappeler que c'est le moment de rallumer la lumière.
Un rappel de rigueur doit s'ajouter cependant : la reprise de notre bon sens demande de l'intelligence. L'intelligence humaine et collective ayant atteint sa limite, elle s'équipe d'instruments qui l'augmentent, mais il leur faut encore la participation de nous-même ; ce n'est donc pas sans effort que nous reviendrons aux sus-cités "Laing, Guattari, Deleuze, Foucault" (ou Freud, Lacan, Cooper, Laborit etc.. ) et cette contrainte sera nécessaire, incontournable. Seule facilité qu'on pourra s'autoriser, les reprendre mis-à-jour et cela ne manquera pas : les algorithmes lacaniens peuvent à présent être inscrits dans la programmation des machines, la mise à distance du divan freudien à présent être industrialisée dans la télémédecine, la 'surveillance' de Foucault complétée par la souveillance etc..
Ceci dit, voici à présent l'article qui résume les deux points d'une psychiatrie qui se relève de l'hospitalisme et de la censure de parole qui avaient opprimé son essor à partir des années 80 jusqu'à aujourd'hui avouer leur vanité :
A l’heure où un rapport parlementaire livre un diagnostic alarmant sur la situation de la psychiatrie en France, le Docteur William Théaux, Médecin psychiatre du Puy en Velay, propose, depuis début septembre, ses consultations à la MSR de Rouffignac, dans le cadre du déploiement de la télémédecine régionale.
Le Docteur Théaux conjugue, en effet, deux de ses inclinations déterminantes au profit de l’évolution du traitement psychiatrique, afin de contrer la dérive qu’entraine l’excès d’hospitalisme dans sa spécialité, et de mieux l’intégrer dans les corps sociaux et médicaux : d’une part, il s’inscrit dans le développement relationnel plus individualisé avec ses patients, et d’autre part, il entend mettre à profit son intérêt pour les technologies modernes pour leur faire bénéficier de l’avantage qu’apporte la télémédecine en milieu rural.
Son principe s’appuie sur la continuité de la relation entre le praticien et son patient au travers de périodes alternées entre les contacts directs en consultations « présentielles » à son cabinet et le suivi permanent « à distance » via la télémédecine.
Les premières prises de contact avec sa patientelle, à la MSR de Rouffignac, ont eu lieu pendant le mois de septembre, et les prochaines sont programmées du 15 décembre au 1er mars prochain, sur RdV...
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J 18 : Deux articles sur la télémédecine émergente : https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/en-indre-et-loire-la-telemedecine-a-du-mal-a-se-developper-1568715372 et http://www.leparisien.fr/economie/deserts-medicaux-l-appel-d-elus-locaux-pour-faire-de-la-telemedecine-une-priorite-15-09-2019-8152392.php ; respectivement on y lit : " En Indre-et-Loire, seule la maison de santé de Ligueil pratique la télémédecine. Un domaine destiné à lutter contre les déserts médicaux, qui a du mal à se développer car il faut du temps et convaincre les médecins généralistes." Le Parisien, lui, floute son article pour les snarfones et je ne peux qu'ici citer les chiffres indiquant le degré de ce mal (à se développer) : en un an 60.000 actes sur les 500.000 prévus (en absolu on peut chiffrer à 44 millions d'actes médicaux en France (moyenne ActeMédical/français par an= 6,7 multiplié par nombre population 67millions = 44.890.000) ) + 79% de la population juge la téléconsultation moins fiable que le régulier déplacement au cabinet & moins de 2000 médecins (sur un total de 26.000 ont changé leur pratique).
Ce sont des chiffres qui ont la splendeur des feux de forêts et des carnets de commandes d'armements militaires ; quand on les observe en conscience, ils imposent une sorte de silence à la pensée...
On dit aussi que c'est dans cet état calme et sentiment de vide, lorsque la contemplation le procure, que la connaissance de l'esprit humain parvient jusqu'à l'individu - ce qui permet que nous ne parlions pas ici de l'IA, c'est à dire des calculateurs prédictifs et de plus en plus gouvernants à mesure que progressent leurs expertises - nous pouvons n'estimer que la personne, individuelle et responsable de son destin. De tels contrastes entre un bénéfice (si même nous nous permettons de l'estimer ici minime) et son appel, l'emploi qui le procure, sont des écarts dont l'ampleur appelle une raison cachée, occulte ou refoulée. Ce sont des mathématiques comme la cybernétique qui étudient ces facteurs statistiques et d'écarts ; elles concluent que lorsqu'un bénéfice est terriblement repoussé par rapport à ce qu'il promet, c'est que... son avantage est immense, énorme !
La référence de cette loi/prédictive se trouve dans les premiers théorèmes de la Cybernétique Seconde -je le mentionne ou le rappelle pour fixer la crédibilité de l'examen.
Que pouvons-nous par conséquent déduire de la situation ? Pratiquement rien, à moins d'adopter l'attente comme une pratique. Nous pouvons aussi nous conforter dans l'attente de grands progrès, mais c'est une redondance - à moins que nous nous contentions, à mi-mesure, de clairement nous instruire :
Si nous sommes à l'aube d'une modification énorme des mœurs et usage de la thérapeutique, il est donc montré que la télémédecine anime cette transformation ; et c'est pourquoi nous devons l'estimer beaucoup moins comme un accessoire que comme le siège d'une mutation. Je donnerai par exemple celui du téléphone, que j'appellerai « snarfone » ( au lieu de "smartphone") en souvenir du parisien patibulaire que j'ai croisé à Oléron, île qu'il avait visitée à l'âge 17ans, il y a cinquante ans et qu'il voulait revoir. Il prit le train. Bien qu'ils aient tous des 'snarfones' dans les bistrots où ils vivent la journée, ses amis et lui, résidents perpétuels d'Asnières, n'avaient aucune idée qu'il allait trouver un désert de voitures opaques, d'hôtels complets, de lignes de bus fermés. Sans avoir pu atteindre la mer, avec son snarf, le piéton put appeler seulement la gendarmerie pour qu'ils le rapatrient. Prenons un snarfone, à l'âge où nous sommes. Après l'avoir soupesé, trouverons-nous meilleur usage que de le ranger avec les poids qu'on mettait dans un plateau les balances des marchés qu'on trouvait encore il y a cinquante ans. Que faire d'autre d'un machin pareil ? Mais en faisant cela, nous aurons raté sa fonction ; un peu de curiosité nous aurait fait appuyer sur un discret bouton et nous aurions pu appeler la terre entière, voyager parmi les connaissances cosmiques, nous surveiller, nous faire voir etc.. Je veux dire que la télémédecine n'est pas un petit poids ; c'est un outils qui couronne l'invention de l'électricité dont il semble que nous n'ayons pas encore mesuré toute la découverte.
Le ressort que procure la télémédecine à l'humanité malade, n'est pas imaginable, dira-t-on comme ce texte illisible. C'est qu'il faut effectivement en prendre connaissance d'une certaine optique ; et c'est en l'espèce de la télémédecinepsy que son biais se procure. L'histoire montre que ce n'est pas avec des réclames si bien faites soit-elles que les hautes autorités réussiront à faire passer de la tare au moteur ; par le présent discours au contraire, aussi abscons soit-il, le psychisme opère en guidant le soin. A la vérité il faut mi-s'taire..
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J 11 : si le terme télémédecinespsy permet de citer le particularisme de la télémédecine, pour autant que ce particularisme est concentré et relevé par la pratique psychiatrique de la télémédecine, il permet aussi de relever la qualité collective de l’effet télémédecine.
Un exposé http://lasainteethique.org/telemedecine/2019/htm/savplus01.htm des critères qui joignent alors la télémédecine à l’Intelligence Artificielle, rapproche également ladite médecine de son essentiel Art de la Mémoire lorsqu’il est mis en action dans le Pluriel Analytique (PLAN). J’ai proposé de soumettre à ce dernier une notion de Responsabilité Planétaire. Ce thème répond à la dispute qui occupe les hauts responsables planétaires, débattant et se battant sur l’âge et l’esthétique de leurs épouses au lieu traiter de la déforestation. Sans parler d’un tas d’autres incompétences, ceci suffit à signaler leur irresponsabilité – et par conséquent indiquer que c’est aux plus petits responsables planétaires que le destin de l’écosystème doit être rapporté. Les plus petits responsables de tous, sont les personnes qui n’ont que leur corps individuel qui soit soumis à leur charge ; c’est à dire l’individu social – ceux-là sont typiquement caractérisés par l’unité du pluriel quand il est analytique.
En bref, si des sigles peuvent aider à voir : ‘n’ est l’individu en nombre ‘n’ du Pluriel (foule) dont l’expression est le savoir collectif, ‘S2’. Ce S2 est ce qui dirige réellement le destin planétaire, ses maîtres prétendus responsables sont paranoïaques. Le S2 est renseigné par les individus ; dans un contexte d’Intelligence Artificielle, ces individus sont des citoyens numériques ( dont on approche d’une réalisation concrète, https://www.telemedecinepsy.fr/BLOG/Article/Du-Chili-a-Toulouse-(UDIP-et-son-avatar ). Avant d’être citoyens numériques, les personnes humaines rencontrent actuellement un problème ; une maladie mentale presque générale ( complexe d’Oedipe etc... ) les prive d’un désir de responsabilité. Il faut conjoindre une technique à l’IA pour qu’elle accède à un état thérapeutique. Cette technique semble pouvoir être désignée par la télémédecine, http://lasainteethique.org/telemedecine/2019/htm/savplus01.htm .
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J 1 : le panneau lumineux au centre du village devant la mairie affichera : « Une nouvelle offre médicale à la Maison de Santé Rurale, Dr... ouvre son cabinet psychiatrie, consultations mensuelles et suivi télémédecine. Sur rdv Tel... »
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Pour ce J -1, j’ai préféré mettre le texte sur un article lié – d’une part parce qu’il est plus long que propre à de courtes notes d’un journal, mais d’autre part parce qu’il semble très loin du sujet ‘télémédecine’ ou sinon, parce qu’il approcherait la télémédecine d’une ode apocalyptique étrangère à sa nature. J’ai préféré donc le lier de côté pour saisir encore l’occasion de rappeler une base : la note primordiale qui doit centrer la présentation de la télémédecine, doit citer son introduction novatrice – extrêmement novatrice doit-on même dire, sans quoi nous n’aurons tendance à y voir qu’une augmentation, un accessoire, un outil ajouté. Au fil de ce journal j’espère pouvoir faire succéder un bon nombre de liens vers des documents qui appuient cette vision ; en fonction de quoi, si avec la télémédecine arrive une transformation majeure, il sera bien entendu qu’en même temps soient mentionnées le dimensions transformées. C’est ce qu’effectue cet article qui s’est déroulé lorsque je commençais à écrire ce ‘J -1’ ; le voici lié pour compléter l’explication de la note présente : https://www.telemedecinepsy.fr/BLOG/Article/Prendre-la-mesure-dAurobindo
J -03 : L’expédition télémédecine.. – va être doublée d’un rapport à sa base peut-être… ( hebdomadaire, à peu près et peut-être ). Cet accessoire annoncé dans une ancienne vidéo - https://youtu.be/zDJ4lUczqDo - sera une première. Il s’agit d’une activité de PLuriel ANalytique – Art de la Mémoire – au premier chef, mais vite rattrapé par le chef « télémédecine ». Cette conjonction (PLAN par téléphonie) est inattendue, un peu une surprise mais doublement une surprise parce que s’y ajoute qu’elle ne se soit révélée plus tôt : l’éloignement, la distance mise en scène de mémoire dans le PLAN est ‘trop’ évidemment analogue à la distance du fil téléphonique quand il sépara les interlocuteurs à partir de 1900, il y a plus d’un siècle maintenant de l’invention du téléphone. La mise en marche de la télémédecine s’accompagne évidemment de ce progrès du PLAN.
J -07 : La situation paradoxale. la télémédecine est un outil très potentiel - il est introduit dans un milieu qui encourre de grands risques s'il ne s'en sert pas - mais aussitôt est-elle disponible qu'on l'entrave. Constatant ce fait, la première tempérance sera d'avancer la prudence, le temps de la réflexion etc.. et effectivement, puisqu'elle s'imposera à terme, on pourra alors dire que ce délai s'expliquait ainsi. Or nous aurions manqué un signe informatif d'un opposition beaucoup plus foncière qu'une simple civilité honorable. Pour mesurer l'inhibition qui vise délibérément la télémédecine et/ou son progrès, il faut consacrer l'entrave initiale à notre vigilance. En y fixant notre attention, nous isolons au moins un secteur pathognomonique d'une contradiction malsaine ; il existe un secteur où la télémédecine expose caractéristiquement sa vertu : en psychiatrie, elle isole le langage, le 'message', la 'communication' qui est extrait dans un média connecteur aussi objectivement qu'une image radiographique sépare l'image d'un corps anatomique soumis à un examen. Or le langage, la relation, le comportement signifiant, est l'objet propre de la psychiatrie. La télémédecine offre donc à cette catégorie médicale une occasion de parfaitement saisir sa spécialité. Par conséquent, en comparaison des autres secteurs de la médecine, la psychiatrie ne saurait tarder à reconnaître la télémédecine, sinon trahir visiblement qu'elle s'oppose à cet outil. Et dans la pratique maintenant, lorsqu'on procède à une enquête, en observant les congrès de psychiatrie et la littérature de ses syndicat et association français de psychiatrie, il n'y a aucune intervention, aucun groupe de travail, aucun département, aucune publication qui se saisissent ni même mentionnent la télémédecine et ceci, depuis à présent deux ans qu'elle est légalisée. Ce simple examen clinique de la situation apporte la preuve, à peine discutable, que la télémédecine est l'objet d'une opposition bien plus profonde que la simple réserve de prudence et de délai d'organisation.
J -09 : instantané du jour : l'Amazonie flambe. La tempête accompagne toujours l'Art de la Mémoire mais cette tempête doit la réveiller, non pas détruire la mémoire. Tâchons de comprendre cet art :
La télémédecine se trouve dans l'Art de la Mémoire ; cet art opère par une mise à distance, creuse un écart entre le patient et son médecin. Cette séparation est appelée interface ou division du présentiel. Pour l'acte médical, s'appliquant par télémédecine à une patientèle disséminée faite de patients indépendants, ou rassemblée en un groupe désigné, le décentrement du soin ouvre cet unique et même espace, identique dans tous les cas.
Comme dans l'Espace qu'on croyait vide aux premiers temps de l'astronomie, qu'y a-t-il dans la distance creusée entre le médecin et son patient ? on connaît la réponse : il y a une parole. Cette parole est bien plus distincte que dans la proximité du présentiel qui est devenue dernièrement perceptible et dénommée Transfert. On le sait parce que ledit transfert peut rester attaché à la communication distante - on appelle cela la paranoïa de la surveillance - mais les écoutes téléphoniques sont vaines et dérisoires vis à vis de la question ouverte par la télémédecine : admettant qu'il y ait une parole dans cet espace creusé par la séparation, qui parle ? ici à nouveau une réponse est envisageable : c'est la psychologie collective qui s'adresse, ou du moins, c'est avec la psychologie collective que cette parole échange.
Pour faciliter l'échange et la compréhension on raccourcit et on écrit S2 cette parole entendue dans l'échange ; on peut aussi admettre de l'appeler " savoir ". En bref, dans la séparation creusée par la télémédecine, on trouve placée la parole du savoir.